Cet arbre si fréquent dans le passé sur les places de villages, mériterait bien un retour vu son incroyable côté ornemental !

L’orme champêtre ou encore Ulmus Campestris :

Des feuilles alternes simples de 8 à 10 cm de long. Une couleur vert foncé avec une forme ovale et double dentelure. Elles peuvent rappeler les feuilles du charme, mais un signe les distingue de ces dernières, la dissymétrie à la base, propre à notre orme.

Des fleurs en très grand nombre, à partir de mars, lui donnant sa couleur rose, rouge. Des fruits à maturité vers le mois de mai lui donneront une couleur jaune vert. Ses feuilles bien en place le feront vert puissant, tandis que l’automne le rendra jaune vif! Son écorce, lisse en sa jeunesse, deviendra crevassée en longueur avec le temps!

Qui est-il ? Que fait-il ?

Le duc de Sully, grand copain d’Henri IV, est à l’origine de la plantation de millions de mûriers pour l’industrie de la soie, mais on lui doit également l’ensemencement de milliers d’ormes pour l’agrément.

Il était planté partout, sur les places de villages, de villes, le long des grandes routes et des promenades. Son ombre et son esthétique ponctuant les saisons y étaient fortement appréciées. Sa croissance spontanée, en forêt française, le rendait très facile à la plantation.

Une croissance rapide et sur la longueur donne des sujets remarquables ! Il peut vivre jusqu’a500 ans et présenter des dimensions impressionnantes: une hauteur pouvant flirter avec les 45 mètres, pour une circonférence atteignant les 10m.

Son port arrondi en éventail fait de lui un bel atout dans nos campagnes, souvent dans les champs et en bordure de haies. Son bois était utilisé pour la charpente, et sa capacité à former des broussins donnait de bonnes bases pour la fabrication des moyeux de nos charrettes d’antan.

L’orme était également utilisé pour nourrir le bétail: on l’émondait périodiquement pour donner les rejets aux bêtes, l’empêchant ainsi de se développer pleinement; il était alors nommé ormeau.

Où est-il passé ?

Malheureusement les années 1920 lui on fait beaucoup de tort, avec l’arrivée d’un ravageur nommé graphiose, qui a quasiment décimé tous les sujets adultes. Il s’agit d’un champignon microscopique transporté dans l’arbre et d’arbre en arbre par un scolyte. Obstruant les vaisseaux du bois, il conduit au dessèchement du sujet et donc à sa mort.

Le scolyte ne s’intéresse qu’aux sujets de plus de 5 ans, les jeunes ormes sont donc épargnés par le champignon. Mais devenant adultes ils n’y échapperont pas: 90% des ormes ont disparu en France ! On pense le champignon d’origine asiatique, il ne fait en tous cas pas de compromis!

Fort dommage, car la succession des saisons, entre ses feuilles, ses fleurs, ses fruits, donne un changement de couleurs très esthétique qui vaut à l’orme le titre d’arbre ornemental.

De nombreux cultivars sont aujourd’hui plantés, créés pour résister au champignon maléfique! Le hic est que ceux-ci ne sont pas capables de se reproduire seuls dans la nature ! Ils conservent tout de même le panache esthétique de leurs ascendants, ce qui leur confère un grand intérêt dans les parcs !

Un orme champêtre planté au temps de Sully est encore là! Si vous passez par Villesèquelande (Aude) près de Carcassonne, allez l’admirer !

Les arboristes grimpeurs vert d’horizon