Comme l’unité architecturale pour le houppier, plusieurs niveaux existent pour le système racinaire
La hiérarchie racinaire
La petite radicule pivotante, qui apparaît au moment de la germination, est la toute première racine pivot. Elle peut s’étendre en profondeur jusqu’à un mètre cinquante, très rarement plus bas. La croissance rapide de ses dix premières années est concurrencée assez vite par celle des longues racines horizontales et/ou superficielles. En grossissant, elles constituent la base du système racinaire. Permettant la stabilité, elles fabriquent également de nouveaux pivots. On les appelle charpentières comme les branches maîtresses d’un arbre.
Une première racine pivot principal, des racines horizontales devenant charpentières, recréant des pivots. Sur l’ensemble, d’autres racines plus petites sur lesquelles de nouvelles petites racines apparaissent. Jusqu’aux petites radicelles prospectant et pouvant se mêler au mycélium ou aux autres racines de l’arbre voisin! Quel beau tableau !
Sachez que la rigueur est encore de mise sur le système racinaire! Le nombre de charpentières est différent selon les essences. De 3 à 12 (selon la nature du sol) pour le chêne d’Amérique, le peuplier ou encore le pin. Illimité pour le tilleul, le hêtre ou encore le frêne.
La prospection racinaire
L’extension de tout ce système racinaire peut atteindre deux à trois fois la hauteur du sujet. Chaque cm3 du sol sous l’arbre est prospecté et optimisé par l’arbre. L’environnement, les vents, la nature du sol, etc, vont modifier la hiérarchie de base. Les racines contournent les obstacles du sol (pierre, trou ..). Le vent dominant va par exemple pousser leur croissance du côté soufflant et au contraire forcir, grossir celles du côté opposé.
Les pivots secondaires se développent dans un rayon d’environ 3m autour de l’axe principal. Au delà, ce ne sont que des racines horizontales, qui par les contournement des obstacles, peuvent être superficielles. Les petites et très petites racines sont également sur les premiers centimètres du sol, là où il est le plus riche. Les plus fines sont très nombreuses, très fragiles et sont renouvelées quasiment tous les ans, comme les feuilles d’un arbre (le feuillage racinaire).
Outre les traçantes que l’on voit apparaître et qui peuvent agacer la tondeuse, il en existe des plus hautes encore qui permettent la respiration en cas d’eau stagnante longtemps autour de l’arbre. L’exemple des pneumatophores du cyprès chauve, dont on a déjà parlé.
Conclusion
Nous pouvons donc en conclure qu’il n’existe pas vraiment d’essence à pivot et d’autre à traçantes ! Elles ont toutes les deux particularités (sauf le palmier si vous le considérez comme un arbre) par conséquent éviter de dénigrer les essences ayant cette réputation. Privilégiez plutôt la protection de votre sol pour la beauté de leurs extérieurs ! Si l’érosion met le système racinaire à fleur de sol, n’hésitez pas à lui apporter de quoi reformer un humus au pied !
En regardant le houppier déjà géant, imaginez l’immensité du système racinaire !
Les arboristes grimpeurs vert d’horizon
