S’il reste assez pacifique, l’arbre peut malgré tout se montrer vorace s’il est approché d’un peu trop près !

Qui n’a jamais croisé un de ces vieux sujets ayant englouti une pancarte métallique, un piquet, une corde, un grillage ou bien d’autres choses plus ou moins curieuses. Simplement une vieille pointe, ou les suspensions de la balançoire ayant servi à votre grand-mère !

L’arbre ne pouvant se déplacer, il est dans l’obligation de faire avec son environnement ou pas ! Petite tige au départ, collée à une grosse pierre, le minéral se fera engloutir au bout de quelques années ! Pancarte sur le tilleul du village pour indiquer la place à palabre…. même sort !

Comment fait-il ?

Pour la pancarte, sa première réaction va être le cloisonnement, face au clou qu’on lui enfonce dans le tronc. Ensuite il englouti littéralement le reste, sans mettre en place les barrières internes habituellement mobilisées pour une “agression”. Puisqu’en fin de compte il ne s’agit pas ici d’attaque (excepté pour le clou) mais de poursuivre sa croissance, sa vie, avec un voisinage plus ou moins encombrant.

Son accroissement de tour de taille annuel ne saurait être gêné par qui ou quoique ce soit ! Si donc il est gêné, et bute sur un obstacle, il va continuer de fabriquer son bois qui va s’accumuler autour de l’objet. C’est cette accumulation qui va former ce bourrelet que l’on voit apparaitre autour de l’intrus. La circulation de la sève est bien évidement légèrement ralentie. Et le cambium étant légèrement perturbé, donne de drôle de nœuds. Au fur et à mesure des années, le bourrelet grossissant, poursuit en semblant couler au dessus de l’encombrant voisin, pour finir par l’engloutir complétement.

Engloutir et digérer ?

Ne laissant aucune trace de ce dernier, au bout de plusieurs décennies, disparition du corps parfaite (mais un peu lente) ! Sauf forcément pour un œil plus aguerri. Cette redirection des vaisseaux, va laisser quelques stigmates qui restent visibles de l’extérieur. Et tout au long de sa vie, le panneau chasse gardée, restera en son cœur, sur la même cerne de l’année à laquelle il fut accroché.

Si par malheur il doit se fait abattre, surprise pour le bucheron ou surprise pour le scieur!

N’oubliez donc pas l’être vivant qu’est votre arbre, ne le traiter pas comme un piquet à grillage ou autre, à moins de prendre soin de le libérer au fur et à mesure de sa pousse. (le n° 88 de la Hulotte “Petits Mystères des Grands Bois” permet d’illustrer notre texte)

 

Les arboristes grimpeurs de vert d’horizon.

 

 

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