Ah, l’écureuil… Ce petit acrobate roux qui bondit de branche en branche, queue en panache et yeux vifs comme un sémaphore en alerte. Si son agilité nous fascine, il joue aussi un rôle essentiel dans la vie des forêts ou bois, et notamment celles dominées par les pins. comme celui de La Baule ou bien encore de Mesquer Quimiac. Car oui, entre l’écureuil et le pin, c’est une longue histoire de pignons, de cabanes et de forêts en devenir.

Un grignoteur invétéré et un semeur malgré lui

L’écureuil roux (Sciurus vulgaris) a un goût prononcé pour les graines de pin. Il raffole des pignons cachés dans les pommes de pin, ces petits trésors riches en lipides qui lui permettent d’accumuler de l’énergie, surtout en prévision de l’hiver. Pour les extraire, il adopte une technique digne d’un expert en ouverture de noisettes : il ronge habilement les écailles des cônes jusqu’à déloger les graines tant convoitées.

Mais voilà, l’écureuil est aussi un animal prévoyant… enfin, en partie. Il cache un nombre incalculable de pignons sous la mousse, dans l’humus ou entre les racines. Sauf qu’avec sa tête de linotte, il en oublie une partie… Ce qui fait de lui un véritable jardinier involontaire ! Chaque graine oubliée a une chance de germer et de donner naissance à un futur pin maritime, sylvestre ou parasol, contribuant ainsi au renouvellement de la forêt.

Quand le pin nourrit l’écureuil, mais pas seulement

Le pin est donc un garde-manger idéal pour notre petit rongeur. Mais ce n’est pas tout ! Son écorce épaissie et ses branches hautes en font aussi un abri de choix. Les écureuils y construisent leurs nids, appelés « dreys », faits de brindilles et de mousse, bien camouflés dans la canopée. Installés en hauteur, ils sont à l’abri des prédateurs terrestres comme les renards, bien que certains rapaces ne soient pas dupes.

L’écorce des pins peut aussi être grignotée pour en extraire certains tissus nutritifs, notamment lors des périodes de disette. Et que dire des jeunes pousses et des bourgeons, qui ne résistent pas toujours à l’appétit curieux de notre écureuil ? Un léger dégât collatéral pour l’arbre, mais rien de bien méchant.

Quand l’écureuil met le pin à l’épreuve

Si l’écureuil aide à disperser les graines, il peut aussi causer quelques désagréments aux arbres. En rongeant les jeunes rameaux ou en écorçant certaines branches, il peut provoquer des blessures exposant l’arbre à des champignons ou insectes xylophages. Heureusement, le pin est un coriace. Sa résilience repose sur sa capacité à cicatriser grâce à la résine, une sève antiseptique qui bouche les plaies et limite les infections.

De plus, si les écureuils sont trop nombreux et s’attaquent systématiquement aux jeunes pousses, cela peut ralentir la croissance du sujet. Mais dans un écosystème équilibré, les prédateurs naturels comme les rapaces régulent les populations d’écureuils, maintenant ainsi un juste milieu entre dégâts et bienfaits.

Un duo inséparable pour un bois en bonne santé

L’interaction entre l’écureuil et le pin illustre parfaitement l’interconnexion du vivant. L’un nourrit l’autre, qui en retour participe à la régénération de l’espèce. Bien sûr, ce n’est pas l’unique acteur du reboisement naturel, mais il y joue un rôle non négligeable.

Alors, la prochaine fois que vous verrez un écureuil sautiller dans les pins, dites-vous qu’il ne fait pas que jongler avec ses pignons. Il est, à sa manière, un petit sylviculteur en plein travail, assurant le renouvellement de la forêt, une graine à la fois.

Les arboristes grimpeurs Vert d’Horizon de la presqu’ile Guérandaise