Ces conditions de plus en plus fréquentes modifient bien évidemment le comportement de notre arbre
Sécheresse:
Son manque évident de mobilité empêche l’arbre d’aller se protéger de la chaleur écrasante d’un été caniculaire. Même chose pour un manque d’eau (stress hydrique) en son sol. Ces conditions sont donc pour lui très difficiles, il n’a pas d’autre choix que de s’adapter ou mourir.
Seulement l’adaptation à la sécheresse n’est pas donnée à tout le monde, surtout lorsque l’on est d’origine tempérée ! Il faut donc utiliser des tactiques, des sélections de stratèges, bref il faut donner de soi.
Combat contre la sécheresse:
Son premier réflexe va être de stopper sa photosynthèse, fermer ses stomates. Ces petites ouvertures sous les feuilles, qui permettent la respiration, l’évaporation, donc la circulation générale !
Ce sont les racines, qui envoient le signal, de restriction d’eau. Essayant en vain, dans leur prospection incessante, de trouver de l’humidité dans cette sécheresse du sol, elles donnent l’alerte.
Les stomates fermés, la respiration est stoppée, évitant ainsi une perte hydrique trop importante. Il existe malgré tout une évaporation de survie grâce aux lenticelles, une apnée trop longue serait fatale! Pendant ce temps, tout étant au ralenti, l’arbre vit sur ses réserves, initialement prévues pour passer l’hiver. Il est donc important que la sécheresse ne dure pas, afin de ne pas les diminuer trop fortement.
Le deuxième stratagème de notre ami, si la situation perdure, va être de se séparer d’une partie de ses feuilles. D’abord celles de l’extrémité, les plus éloignées donc les plus énergivores à alimenter, également les plus exposées au soleil. La défoliation peut se poursuivre jusqu’au cœur de l’arbre, voire totalement et ce même en plein été!
Ces comportements concernent beaucoup de sujets autour de nous sur la presqu’île guérandaise suite à cet été 2022 chaud et sec.
L’arbre n’est pas pour autant mort, sa vitalité au printemps dépendra de la quantité restante de ses réserves. Certains même arrivent à refaire des feuilles à l’automne, espérant rétablir leur stock alimentaire. D’autres se mettent complètement en dormance, dès septembre.
Et les racines:
La chaleur et le manque d’eau n’affectent pas que la partie aérienne. Pour prospecter, croître et avancer, les racines sont alimentées par le travail des feuilles. Or lorsque les stomates sont fermés et la circulation très ralentie en cette période, les racines les plus fines finissent par mourir prématurément.
Le danger est que certaines plus conséquentes meurent également. C’est ainsi que ces périodes asséchantes ne pénalisent pas que le houppier, mais également sa stabilité au sol. Provoquant des chutes d’arbres même sans vent !
Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas les seuls à souffrir de ces chaleurs qui apparemment vont devenir de plus en plus fréquentes. Un arbre déjà affaibli à la base peut avoir beaucoup de mal à survivre à la chaleur. Et n’oublions pas également que de nombreux ravageurs opportunistes n’attendent qu’un signe de l’arbre pour lui sauter dessus et le finir ! Le monde de la nature impitoyable !
Prenez soin de votre grand végétal, et évitez les tailles drastiques affaiblissantes. Retenons qu’un arbre sain et en bonne santé, avec de bonnes réserves survivra à beaucoup de choses. Après tout, ils sont sur terre depuis des millions d’années bien avant nous ! Leur faculté d’adaptation est bien supérieure à la nôtre.
A force d’être confrontés à ces conditions, ces arbres finiront par devenir des champions de l’économie de réserve, prenons en peut-être de la graine!
Merci pour tous ces articles intéressants !!!
Merci à vous pour l’intérêt que vous y portez !
Dans ce contexte, peut-on aider un arbre en l’arrosant? ( Certains particuliers, comme moi, récupèrent de l’eau de pluie) Et comment procéder? Jacques
Bien sur que cela peut l’aider, procéder de la même façon que pour une plante classique, mais avec un peu plus de volume en eau !!