Solstice et équinoxe n’ont pas de secret pour notre arbre.

Suivis du calendrier

Chaque jours, mois, saison, année qui passent, l’arbre doit se préparer pour le lendemain. Outre sa gestion quotidienne, chaque saison lui apporte son lot de préparation pour la prochaine! Il ne peut donc pas se permettre de ne pas suivre son calendrier. Sa survie serait compromise, s’il ne planifiait pas dès l’été les bourgeons devant débourrer au printemps suivant. Le débourrement serait totalement confus et désordonné si l’hiver n’était pas assez froid. S’il n’avait pas mis des réserves de sucres dans ses stocks pour passer cette période qu’en serait-il?

Pour ce faire et donner tous les signaux nécessaires à la bonne réalisation de ces étapes de vie, l’arbre doit connaître les dates du calendrier. Bien sûr les yeux lui manquent pour une bonne lecture. A sa manière il peut voir. La durée des nuits a une grande importance pour l’arbre, il est donc souhaitable qu’il sache la mesurer. Les phytochromes, sont en quelque sorte les yeux de notre grand végétal. Des pigments photosensibles au rouge lui permettent de voir s’il fait jour ou nuit. Suivant l’intensité du rouge dans la lumière du soleil, la vision est même précise quant au moment du crépuscule ou de l’aube. Ainsi, il peut connaître à peu près le mois en cours !

Une vision permanente de son environnement lumineux, et de sa durée. Il perçoit donc précisément les solstices, il est courant qu’à partir du 21 juin les jours raccourcissent.

Pour l’aider à affiner sa perception du temps, l’arbre possède une sorte de mémoire des jours froids. L’arbre a besoin de température fraîche, là encore sa rigueur des chiffres se manifeste. Un pommier a par exemple besoin d’environ 1200 heures de jours frais, soit des températures comprises entre 7 degrés et 0. Un noyer c’est 600 heures environ. Ces jours lui permettent de mettre ses bourgeons en dormance. Ainsi il les comptabilise, ce qui lui permet de savoir s’il est au cœur de l’hiver ou à l’approche du printemps. Ce deuxième pouvoir lui permet une lecture précise du calendrier!

Les informations du calendrier

Il ne suffit pas de percevoir les choses, il faut également agir en conséquence. Une fois de plus, les hormones sont les chefs d’orchestre dans le corps de notre arbre. Fin d’été, luminosité en baisse, le phytochrome le perçoit bien. Et paf ! C’est une hormone qui balance du somnifère pour faire entrer les bourgeons en dormance. Même chose pour les vitamines déclenchant l’explosion des bourgeons et des fleurs dans le houppier. Leur petit noms ? Acide abscissique pour l’endormissement, acide gibbérellique pour le réveil survitaminé.

Avec le suivi précis du calendrier, enfin plutôt par la perception de son environnement que par la lecture d’ailleurs, l’arbre dose ces deux hormones au cours des saisons. En début d’année, l’une est en quantité importante et l’autre négligeable, cette situation s’inverse au fur et à mesure de l’avancée dans la saison.

Température et luminosité

Depuis quelques années, l’arbre modifie son calendrier par rapport au nôtre. S’appuyant uniquement sur ses données extérieures, il s’adapte suivant ce qu’il perçoit. On assiste à une période végétative plus longue, les feuilles tombant plus tard. Un certain réchauffement climatique en serait la cause.

Sa perception des températures étant un indicateur primordial, on comprend que des automnes chauds suivis d’un hiver doux perturbent quelque peu son suivi calendaire. De même, la luminosité artificielle peut tromper facilement ses phytochromes, le transformant en insomniaque! L’environnement ne doit pas se transformer trop rapidement car l’échelle du temps d’action de notre ami est assez lente mais il  sait malgré tout très bien s’adapter.

Alors maintenant, même chez l’arbre on entend ce fameux “il n’y a plus d’saisons” !

Les arboristes grimpeurs Vert d’Horizon.