Les fissures internes sur les branches des arbres, des fractures invisibles mais révélatrices

Dans la forêt ou au cœur des jardins, les arbres affichent souvent une majesté intacte. Mais derrière cette allure imposante, leurs branches peuvent cacher des secrets, comme des fissures internes, presque invisible à l’œil nu. Ces blessures silencieuses peuvent rendre dangereux l’environnement entourant l’arbre . Explorons les causes, conséquences et solutions liées à ces fissures.

La naissance des fissures internes

Les branches d’arbre sont loin d’êtres des éléments inertes. Elles sont des structures vivantes, en tension constante pour porter leur propre poids, celui des feuilles, des fruits, et parfois celui des aléas climatiques. Les fissures internes, souvent appelées fractures longitudinales, apparaissent lorsque cette tension atteint un point critique. Voici quelques facteurs favorisants ce phénomène.

  • La surcharge naturelle : Lors d’une année particulièrement fructueuse, une branche peut ployer sous le poids de ses fruits.
  • Les conditions climatiques : Une neige lourde ou une pluie abondante qui s’accumule sur le feuillage augmente brusquement la charge supportée par les branches.
  • Les vents violents : Les rafales peuvent créer un mouvement de torsion ou de flexion extrême, provoquant des fissures à l’intérieur des fibres du bois.
  • Les interventions humaines : Une taille maladroite ou une coupe mal positionnée peut générer des tensions internes imprévues.

Ces fissures se forment souvent dans les premiers mètres des branches maitresses ou charpentières. C’est l’endroit où les fibres du bois sont le plus sollicitées, supportant la tension de l’ensemble. Elles peuvent rester indétectables pour les pupilles non averties. Elles se situent souvent à l’intérieur mais l’arbre, même s’il veut rester fier, peut difficilement caché ces blessures. En général quelques fibres discrètement écartées ou une boursouflure témoigne de cette ecchymose.

L’impact silencieux sur l’arbre

Bien que cachées, ces fissures peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé de l’arbre et son environnement :

  • Affaiblissement structurel : Une branche fissurée devient vulnérable, risquant de se briser sous des contraintes futures, même légères.
  • Portes ouvertes aux pathogènes : Les fissures créent un accès pour les champignons, bactéries et insectes xylophages, qui exploitent ces failles pour coloniser le bois.
  • Diminution de la résilience : L’arbre mobilise ses ressources pour tenter de compartimenter la fissure et minimiser les dégâts. Cela peut affecter sa croissance globale.

Repérer l’invisible : un véritable défi

Sans signes extérieurs clairs, comment déceler une fissure interne ? Les arboristes grimpeurs s’appuient sur plusieurs indices et outils :

  • La présence d’écoulements : des sèves ou des exsudats à la base d’une branche peuvent signaler une blessure cachée.
  • Un léger écartement de fibre : l’éclatement peut-être visible laissant apparaitre quelques fibres de bois interne.
  • Une boursouflure de l’écorce : les fibres craquées à l’intérieur provoque un soulèvement de l’écorce
  • Le bruit : un craquement inhabituel sous le vent ou lorsque la branche est manipulée peut révéler une fissure.
  • Les technologies modernes : le recours à des outils comme les tomographes à impulsions sonores ou à résonance permet de cartographier l’état interne du bois sans dommage.

Que faire face aux fissures interne ?

Lorsque la fissure est confirmée, plusieurs options d’intervention s’offrent pour l’arboriste élagueur en fonction de la gravité de la situation :

  • Alléger la charge : Réduire la masse supportée par la branche par une taille adaptée peut prévenir une rupture. Un défourchage par exemple.
  • Installer des haubans : Un système de câbles ou de sangles permet de stabiliser la branche et de limiter les tensions.
  • Retirer la branche : Si la fissure menace la sécurité des personnes ou des biens, la suppression devient inévitable.
  • Laisser faire la nature : Dans certains cas, l’arbre peut compartimenter la blessure et s’adapter. Cela nécessite une surveillance régulière, afin d’éviter le danger de chute par l’aggravement de la fissure.

Prévenir plutôt que guérir

Pour minimiser le risque de fissures internes, une gestion préventive est essentielle :

  • Réaliser des tailles adaptées : Les tailles de formation et d’entretien régulières évitent que les branches ne deviennent trop lourdes ou déséquilibrées. Notamment suite à des tailles drastiques, désorganisant la hiérarchie des bourgeons dans l’arbre.
  • Inspecter régulièrement : Un examen visuel ou à l’aide d’outils spécialisés permet de déceler les premiers signes de faiblesse. Après de fortes tempêtes une petite observation de l’ensemble peut-être importante suivant la situation du sujet !
  • Favoriser une bonne santé globale : On le répètera jamais assez, un arbre en pleine santé est mieux disposé et à même de résister aux stress mécaniques et environnementaux.

Les fissures internes rappellent que les arbres, malgré leur force apparente, peuvent être vulnérables aux contraintes environnemental. En tant qu’arboristes grimpeurs, notre mission est de préserver cet équilibre fragile entre robustesse et souplesse. Prochaine fois que vous passez près d’un arbre, rappelez vous que sous son écorce se cache une architecture vivante, à la fois complexe et fascinante.

Les arboristes grimpeurs vert d’horizon

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